En Vertu de Rien
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Sous le ciel gris et bas d’une vie, mon cœur trop lourd
Gémit, languissant de mille oraisons blessées
Où la froidure obscure et impérieuse des jours
Balance ma souffrance en vertu de mon passé.
A un et deux, je ne partirai pas à trois,
Et resterais sans doute pour les valeurs auxquelles je crois
A l’ombre de la vie, à la lumière de la mort
Je bâtirai des monts en pierre encore et encore.
En vertu de rien, j’ai dû renoncer à tout,
Les versants du souvenir se sont couverts de neige
De l’adret à l’ubac, le reflet sur mes joues
Chatoie des larmes qui blessent l’innocence du cortège.
Même si le ciel est bleu, dans mon cœur, tout est gris
Et si le soleil brille de mille feux, à l’intérieur de moi, il pleut
Des ondées froides qui ne me laisse aucun répit
Et qui meurtrit ce coeur trop lourd et frileux.
Le souffle de l’enfance a blotti la certitude
De ne plus croire à ce que l’on veut espérer
Restant des pensées louées à la décrépitude
Qui retourne à la poussière morne et disparaît.
Michaël BLAUWART
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