Le Pendu Violet
Sous un frêne se balançait un pendu violet,
Les yeux liquoreux, le visage déjà bien laid,
Des affres buccaux, ressortait un appendice bleu
Qu’il exhibait pareil à un organe fabuleux.
Au pied de l’arbre gisait modestement ses chaussures
Où une odeur désagréable de pourriture
Venait embaumer librement l’éther azuré
Dans ce coin de campagne vide et reculé.
Il se balançait dans le petit air oppressant,
Les membres tout raides, le ventre bien gras et fleurissant
Où une chemise ouverte montrer un nombril fourbe.
Comme il était laid ce pendu aux multiples courbes
Déjà déhanché par le poids de la corde au cou
Telle une cravate qui ne valait pas le moindre sou.
Michaël BLAUWART